Aller au contenu

Page:Leroux - Le mystère de la chambre jaune, 1932, Partie 1.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
178
MYSTÈRE DE LA CHAMBRE JAUNE

Ici, Rouletabille s’interrompit et me demanda si j’avais apporté les armes. Je lui montrai les deux revolvers. Il les examina, dit : « C’est parfait ! » et me les rendit.

« En aurons-nous besoin ? demandai-je.

– Sans doute ce soir ; nous passons la nuit ici ; cela ne vous ennuie pas ?

– Au contraire, fis-je avec une grimace qui entraîna le rire de Rouletabille.

– Allons ! allons ! reprit-il, ce n’est pas le moment de rire. Parlons sérieusement. Vous vous rappelez cette phrase qui a été le : « Sésame, ouvre-toi ! » de ce château plein de mystère ?

– Oui, fis-je, parfaitement : Le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat. C’est encore cette phrase-là, à moitié roussie, que vous avez retrouvée sur un papier dans les charbons du laboratoire.

– Oui, et, en bas de ce papier, la flamme avait respecté cette date : « 23 octobre. » Souvenez-vous de cette date qui est très importante. Je vais vous dire maintenant ce qu’il en est de cette phrase saugrenue. Je ne sais si vous savez que, l’avant-veille du crime, c’est-à-dire le 23, M. et Mlle Stangerson sont allés à une réception à l’Élysée. Ils ont même assisté au dîner, je crois bien. Toujours est-il qu’ils sont restés à la réception, « puisque je les y ai vus ». J’y étais, moi, par devoir professionnel. Je devais interviewer un de ces savants de l’Académie de Philadelphie que l’on fêtait ce jour-là. Jusqu’à