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J’ATTENDS L’ASSASSIN CE SOIR !

l’explication naturelle » : car le plus curieux dans tous les mystères du Glandier a bien été « la façon naturelle dont Rouletabille les expliqua ». Mais qui donc eût pu et pourrait encore se vanter d’avoir la cervelle de Rouletabille ? Les bosses originales et inharmoniques de son front, je ne les ai jamais rencontrées sur aucun autre front, si ce n’est – mais bien moins apparentes – sur le front de Frédéric Larsan, et encore fallait-il bien regarder le front du célèbre policier pour en deviner le dessin, tandis que les bosses de Rouletabille sautaient – si j’ose me servir de cette expression un peu forte – sautaient aux yeux.

J’ai, parmi les papiers qui me furent remis par le jeune homme après l’affaire, un carnet où j’ai trouvé un compte rendu complet du « phénomène de la disparition de la matière de l’assassin », et des réflexions qu’il inspira à mon ami. Il est préférable, je crois, de vous soumettre ce compte rendu que de continuer à reproduire ma conversation avec Rouletabille, car j’aurais peur, dans une pareille histoire, d’ajouter un mot qui ne fût point l’expression de la plus stricte vérité.