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ÉTRANGE PHÉNOMÈNE

image entrevue dans des ténèbres vacillantes… Je ne connaissais pas cette figure « ou, tout au moins, je ne la reconnaissais pas » !

Ah ! Maintenant, il fallait faire vite !… il fallait être le vent ! la tempête !… la foudre ! Mais hélas… hélas ! « il y avait des mouvements nécessaires… » Pendant que je faisais les mouvements nécessaires de rétablissement sur les poignets, du genou sur la pierre, de mes pieds sur la pierre… l’homme qui m’avait aperçu à la fenêtre avait bondi, s’était précipité comme je l’avais prévu sur la porte de l’antichambre, avait eu le temps de l’ouvrir et fuyait. Mais déjà j’étais derrière lui revolver au poing. Je hurlai : « À moi ! »

Comme une flèche j’avais traversé la chambre et cependant j’avais pu voir qu’« il y avait une lettre sur la table ». Je rattrapai presque l’homme dans l’antichambre, car le temps qu’il lui avait fallu pour ouvrir la porte lui avait au moins pris une seconde. Je le touchai presque ! il me colla sur le nez la porte qui donne de l’antichambre sur la galerie… Mais j’avais des ailes, je fus dans la galerie à trois mètres de lui… M. Stangerson et moi le poursuivîmes à la même hauteur. L’homme avait pris, toujours comme je l’avais prévu, la galerie à sa droite, c’est-à-dire le chemin préparé de sa fuite… « À moi, Jacques ! À moi, Larsan ! » m’écriai-je. Il ne pouvait plus nous échapper ! Je poussai une clameur de joie, de victoire sauvage… L’homme parvint à l’intersection des deux galeries à