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OÙ ROULETABILLE PART…

ment bousculé le lit avant de le remettre à sa place.

– Et entre les matelas ?

– Il n’y avait, à ce lit, qu’un matelas sur lequel on a posé Mlle  Mathilde. Et le concierge et M. Stangerson ont transporté ce matelas immédiatement dans le laboratoire. Sous le matelas, il n’y avait que le sommier métallique qui ne saurait dissimuler rien, ni personne. Enfin, monsieur, songez que nous étions quatre, et que rien ne pouvait nous échapper, la chambre étant si petite, dégarnie de meubles, et tout étant fermé derrière nous, dans le pavillon. »

J’osai une hypothèse :

« Il est peut-être sorti avec le matelas ! » Dans le matelas, peut-être… Tout est possible devant un pareil mystère ! Dans leur trouble, M. Stangerson et le concierge ne se seront pas aperçus qu’ils transportaient double poids… « Et puis, si le concierge est complice !… » Je vous donne cette hypothèse pour ce qu’elle vaut, mais voilà qui expliquerait bien des choses… et, particulièrement, le fait que le laboratoire et le vestibule sont restés vierges des traces de pas qui se trouvent dans la chambre. Quand on a transporté mademoiselle du laboratoire au château, le matelas, arrêté un instant près de la fenêtre, aurait pu permettre à l’homme de se sauver…

– Et puis quoi encore ? Et puis quoi encore ? me lança Rouletabille, en riant délibérément, sous le lit… »