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OÙ ROULETABILLE PART…

prit dans sa poche un morceau de papier blanc, ouvrit une paire de ciseaux, se pencha sur les traces de pas, appliqua son papier sur l’une des traces et commença à découper. Il eut ainsi une semelle de papier d’un contour très net, et me la donna en me priant de ne pas la perdre.

Il se retourna ensuite vers la fenêtre et, montrant au père Jacques, Frédéric Larsan qui n’avait pas quitté les bords de l’étang, il s’inquiéta de savoir si le policier n’était point venu, lui aussi, « travailler dans la Chambre Jaune ».

« Non ! répondit M. Robert Darzac, qui, depuis que Rouletabille lui avait passé le petit bout de papier roussi, n’avait pas prononcé un mot. Il prétend qu’il n’a point besoin de voir la « Chambre Jaune », que l’assassin est sorti de la « Chambre Jaune d’une façon très naturelle, et qu’il s’en expliquera ce soir ! »

En entendant M. Robert Darzac parler ainsi, Rouletabille – chose extraordinaire – pâlit.

« Frédéric Larsan posséderait-il la vérité que je ne fais que pressentir ! murmura-t-il. Frédéric Larsan est très fort… très fort… et je l’admire… Mais aujourd’hui, il s’agit de faire mieux qu’une œuvre de policier… « mieux que ce qu’enseigne l’expérience !… » « Il s’agit d’être logique », mais logique, entendez-moi bien, comme le bon Dieu a été logique quand il a dit :  !… Il s’agit de prendre la Raison par le bon bout ! »

Et le reporter se précipita dehors, éperdu à cette