« Vous ne vous défendrez pas ?
— Non ! répliqua le prisonnier.
— Moi, je vous défendrai, monsieur.
— Vous ne le pouvez pas, affirma le malheureux avec un pauvre sourire… Ce que nous n’avons pu faire, Mlle Stangerson et moi, vous ne le ferez pas !
— Si, je le ferai. »
Et la voix de Rouletabille était étrangement calme et confiante. Il continua :
« Je le ferai, monsieur Robert Darzac, parce que moi, « j’en sais plus long que vous ! »
— Allons donc ! murmura Darzac presque avec colère.
— Oh ! soyez tranquille, je ne saurai que ce qu’il sera utile de savoir « pour vous sauver ».
— « Il ne faut rien savoir », jeune homme… si vous voulez avoir droit à ma reconnaissance. »
Rouletabille secoua la tête.
Il s’approcha tout près, tout près de Robert Darzac :
« Écoutez ce que je vais vous dire, fit-il à voix basse… et que cela vous donne confiance ! Vous, vous ne savez que le nom de l’assassin ; Mlle Stangerson, elle, « connaît seulement la moitié de l’assassin ; mais moi, je connais ses deux moitiés ; je connais l’assassin tout entier, moi !… »
Robert Darzac ouvrit des yeux qui attestaient qu’il ne comprenait pas un mot de ce que venait de lui dire Rouletabille.