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DE ROULETABILLE
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notre fortune… Que veux-tu, cette naine n’adorait que les beaux hommes !… C’est une loi de la nature… Combien de fois ai-je rencontré de tout petits hommes avec de grandes femmes !

— Si c’est une loi de la nature, tu aurais dû aimer ta femme qui était petite, puisque tu es grand ! fit remarquer Rouletabille.

— Eh bien, je fais sans doute exception à la règle… car cette petite femme, je la détestais et elle m’a dégoûté à jamais de toutes les femmes, petites ou grandes, avoua La Candeur avec un gros soupir. La meilleure, vois-tu, Rouletabille ne vaut pas cher… et je connais quelqu’un qui devrait tirer parti de ma triste expérience !…

Rouletabille, comprenant l’allusion, fronça le sourcil, S’il plaisait à La Candeur de lui faire ses confidences, il n’aimait, lui, raconter son histoire à personne !

— Revenons à notre sujet, fit-il assez brusquement. Puisqu’elle te trompait et que tu aurais voulu t’en débarrasser, tu n’avais qu’à la faire prendre avec son highlander.

— J’ai tout fait pour cela, dit La Candeur, mais si tu crois que c’était facile !

— Pourtant, si ce highlander était aussi grand que toi, il n’était point difficile de le faire surveiller !…

— Certes, il n’échappait point aux regards… et lui, on le trouvait toujours !… Mais elle, elle, tu comprends ! on n’arrivait jamais à la surprendre… Oh ! il y avait de quoi devenir enragé !…