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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/125

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DE ROULETABILLE
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Rouletabille qui souffrait mille supplices… S’il en était ainsi rien ne la forçait à me suivre quand je suis ailé la chercher dans le harem ! Elle n’avait qu’a rester avec son Teur, comme tu dis !…

— Mon Dieu ! répliqua l’entêté La Candeur, je n’étais pas là quand tu l’as ravie aux joies conjugales, mais déjà, la veille, elle t’avait renvoyé bredouille sur les toits et peut-être que le lendemain, quand tu es revenu, elle avait eu le temps de se fâcher avec son Teur… Dans tous les ménages, il y a des quarts d’heure de fâcherie… et puis on se raccommode !… En tout cas elle a eu le temps de se raccommoder avec son Teur, dans le cachot du souterrain !…

— Tu mens ! gronda Rouletabille, furieux.

— Je mens ! Demande à Vladimir si je mens ! Et à Tondor ! Tu pourrais le demander aussi à Modeste et et au katerdjibaschi s’ils n’étaient pas morts !… Mais c’était devenu la fable de tout le monde à l’hôtel des Étrangers !…

— Tu mens ! tu mens ! tu mens ! répétait avec rage Rouletabille dont la gorge était pleine de sanglots !… Tais-toi !… Je ne veux plus t’entendre… ni toi, ni Vladimir, ni personne !… Vous m’êtes tous odieux !… Tiens ! rends-moi cette pauvre bête ! Tu vois bien que tu l’écrases !…

Et il n’attendit même pas que La Candeur fût tout à fait descendu de selle ; il le bouscula, prit sa place d’un bond, enfonça ses talons dans les flancs de la bête et courut loin d’eux, loin d’Ivana, loin de tout le