Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

154
LES ÉTRANGES NOCES

— Oui, avait-elle répondu nerveusement, pour changer de domicile !

Sur quoi elle s’était mise à se promener avec une agitation telle dans la petite salle qui lui avait été réservée, que Rouletabille, la plaignant et la croyant en toute sincérité sur le point de devenir folle, ne voulut pas la quitter.

Il resta pour la surveiller et pour rédiger ses télégrammes, et il envoya Tondor chercher Vladimir et La Candeur, lesquels arrivèrent la figure fort allumée et reçurent la mission de trouver le général Dimitri Savof.

À la tombée de la nuit, Rouletabille se promenait, le front soucieux, devant la porte du kiosque d’où Ivana n’était pas sortie, de toute la journée. Il n’avait échangé avec elle que des paroles insignifiantes et s’était replongé dans une correspondance qu’il lui avait été du reste impossible d’expédier, le général Dimitri ayant répondu à Vladimir qu’il avait reçu des ordres supérieurs lui recommandant de garder le plus grand secret autour des batailles de Pétra, Seliolou et Demir-Kapou, victoires qui ne devaient être connues, dans leur détail, que plus tard.

À cause de cela et de bien d’autres choses, Rouletabille était donc fort morose quand il fut abordé par l’ombre énorme du bon La Candeur qui le prit amicalement sous le bras.

— Viens, lui dit le géant, je vais te montrer quelque chose…