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LES ÉTRANGES NOCES

Du coup, Rouletabilile, se rappelant l’étrange conversation qu’il avait surprise au Château Noir entre ce Kasbeck et Gaulow, devint écarlate et secoua d’importance le pauvre Priski.

— Voilà une bien singulière recommandation, s’écria-t-il, et vous avez une belle effronterie de venir ici nous parler de ce misérable Kasbeck et cela devant Mlle Vilitchkov !

— Madame, messieurs, ne voyez en moi qu’un humble émissaire, émit modestement M. Priski, et si j’ai été maladroit en vous disant toute la vérité, n’accusez de ma maladresse que ma franchise…

Ivana était devenue aussi pâle que Rouletabille était rouge : cependant elle ne disait mot et attendait avec une certaine inquiétude que l’autre s’expliquât tout à fait. Il continuait :

— Vous comprenez, moi, je ne suis au courant de rien. Le seigneur Kasbeck m’a chargé d’une commission en disant que je serais certainement auprès de vous le bienvenu… je commence à en douter… (et il se frotta encore les côtes et rebrossa son habit…)

— Quelle commission ? demanda brutalement Rouletabille.

— Il paraît, dit M. Priski, que madame tenait beaucoup à certain coffret byzantin qui se trouvait, lors du pillage de la Karakoulé par les troupes mêmes de Kara-Selimm, dans l’appartement nuptial.

C’est vrai ! dit Ivana en retrouvant des couleurs,