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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/200

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LES ÉTRANGES NOCES

— Elle s’en est montrée d’abord aussi effrayée que moi, et puis elle a paru reprendre ses esprits et m’a dit qu’il ne dépendait que d’elle que ces documents rentrassent en notre possession d’ici à quelques jours sans que l’ennemi en ait eu connaissance. Elle savait où se trouvaient les plis et ne doutait point qu’on ne les lui remit si elle allait les chercher elle-même !

— Ah ! mon Dieu, s’écria Rouletabille… c’est bien cela ! c’est bien cela !… Oh ! c’est affreux, général !… et alors ?…

— Alors Mlle Vilitchkov est allée les chercher !

— Et elle vous a dit qu’elle vous les rapporterait avant huit jours ?…

— oui, avant huit jours !.. ;

— Elle ne vous les rapportera pas, général !

— Elle m’a donc menti ?

— Non ! car vous aurez les plis, et vos espions seront sauvés… Mais elle, général, elle ! elle ne reviendra pas !…

— Comment cela ?… Que voulez-vous dire ?…

— Elle est partie pour Dédéagatch, n’est-ce pas ?…

— Oui, pour Dédéagatchr… Elle m’a demandé une auto. Je lui ai fait donner ma plus forte voiture et j’ai fait monter avec elle trois prisonniers turcs, des notables de l’Istrandja qui connaissaient Kara-Selim, le mari, paraît-il, d’Ivana Vilitchkov, car Ivana Vilitchkov est maintenant Ivana Hanoum ! à ce qu’elle m’a dit ?…