Aller au contenu

Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

20
LES ÉTRANGES NOCES

— Enfin, qu’est-ce qu’il pourrait nous faire ?

— Est-ce qu’on sait ?… je vous assure que le dernier soir qui a précédé notre arrivée dans le pays de Gaulow, quand nous avons eu cette vision d’une ombre qui s’enfuyait de la tente de La Candeur, et que La Candeur s’est écrié qu’on lui avait volé sa serviette en maroquin, j’aurais mis ma main à brûler que nous avions affaire à Marko !…

— Cette ombre, répliqua La Candeur sur un ton assez méprisant, n’a jamais existé que dans l’imagination de Vladimir… et quant à ma serviette que je croyais avoir mise dans ma cantine, je l’ai trouvée au pied de mon lit, où je l’avais certainement déposée moi-même avant de me coucher…

— Et mes articles étaient toujours dedans ? demanda Rouletabille en manière de plaisanterie.

— Oui, oui, Rouletabille, tes articles sont là !

— Remettez-vous donc, Vladimir Petrovitch !… et cessez de médire de la Valachie…

— Ah ! monsieur, si vous connaissiez Marko !… Je vous dis, je vous répète qu’il est capable de tout… Rien ne m’étonnerait de lui, c’est un type qui vendrait son père et sa mère pour un morceau de pain et qui a eu de vilaines histoires avec les femmes !… Je vous affirme, monsieur, que c’est un garçon qui n’a aucune moralité !…

— Au lit, au lit tout le monde ! c’est à moi la garde commanda Rouletabille.

Et il prit la garde. Aucun bruit ne venait des tentes.