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LES ÉTRANGES NOCES

et que ne quittent point d’une semelle ses deux ordonnances. Du reste, il vous est facile de le voir…

Là-dessus, l’officier conduisit Rouletabille, toujours sur les derrières de la maison, à une petite fenêtre garnie d’un double barreau en croix.

— Regardez, fit-il.

Rouletabille se leva sur la pointe des pieds et regarda.

C’était bien cela ! Rouletabille se mordit les poings pour ne pas crier de joie.

Dans un coin, pieds et poings liés, il avait reconnu le pacha noir Gaulow, sur lequel veillaient encore deux sentinelles.

Cette chambre, dans laquelle se trouvaient Gaulow et les deux sentinelles, était une sorte de réduit donnant directement sur la cour par une porte entr’ouverte, sur le seuil de laquelle une demi-douzaine de soldats, accroupis, jouaient aux osselets, jeu fort en honneur dans le Balkan.

Rouletabille quitta son observatoire et dit :

— Ah ! je le connais, c’est le fameux Gaulow, l’ancien maître de la Karakoulé ! Je pense bien qu’Athanase Khetew doit y tenir !…

— Il nous a dit que c’était la première fois qu’il le quittait, mais un ordre, du général Savof, commandant la première brigade de cavalerie, le demandait tout de suite à Baba-Eski.

— Messieurs, merci de tous ces excellents renseignements, fit Rouletabille, en saluant, je vous demande la permission d’aller souper.