Enfin Rouletabille releva la tête.
— Où est Kasbeck ? demanda-t-il.
Vladimir montra à nouveau le stationnaire allemand.
— Mais tu m’as dit que tu l’avais vu descendre.
— Oui, tout seul, dans un caïque, mais il est revenu à bord.
— Ah !… t’a-t-il vu, lui ?
— Non !
— Enfin, as-tu appris quelque chose ?
— Ce que tout le monde sait : que l’on va débarquer dans quelques heures Abdul-Hamid et sa suite et l’enfermer avec son harem au palais de Beylerbey sur la côte d’Asie.
Abdul-Hamid a avec lui onze femmes.
— C’est bien cela ! c’est bien cela !… Il n’en avait que dix… Nous connaissons la onzième !
— Onze femmes, deux eunuques et son dernier nouveau-né.
— Ah ! il faut voir Kasbeck !… Il faut que je parle à Kasbeck, déclara Rouletabille avec une nouvelle énergie.
— Un quart d’heure plus tôt, vous l’auriez vu descendre à cette échelle.
— Qu’est-il venu faire à Péra ?… Tu l’as suivi ?…
— Vous pensez !… Il s’est dirigé, sitôt à terre, vers la place de Top-Hané. Avant d’y arriver il s’est arrêté dans une petite rue et a pénétré dans une vieille maison plus fermée qu’une forteresse… Il est resté là cinq