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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/313

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DE ROULETABILLE
309

Rêve magnifique au seuil de la mort…

Avant qu’il ne rende le dernier souffle, les trésors qu’il est venu chercher là, au fond de la terre et de l’eau, ont la coquetterie macabre de briller pour lui une fois encore… oui… Il y a là-bas des rayonnements de joyaux…

Ainsi, ce petit cercle de lumière lactée ne peut être que l’un de ces diadèmes qu’il a osé toucher tout à l’heure et qui vient danser autour de lui, comme s’il était sur le front d’une reine invisible qui danserait et qui serait naine !…

Car le cercle de lumière s’avance à une petite hauteur.

Et voilà que la vision s’agrandit… Ce diadème est vaste maintenant comme une grande roue dont le moyeu serait occupé par un cabochon d’un éclat insoutenable…

Soudain ce cabochon cesse de briller.

Ce n’est plus un diadème qu’il voit, ni un front lumineux sur la tête d’une naine… mais une ombre immense d’homme entouré d’un cercle de clarté glauque.

D’abord Rouletabille croit que c’est son ombre à lui, son reflet, car l’ombre a sa forme à lui ; et sa tête est coiffée de ce casque, de cette énorme sphère de cuivre qui repose sur les épaules du scaphandrier.

Et l’autre tient aussi à la main un pic, comme le pic de Rouletabille…

Cependant Rouletabille ne remue pas, et l’ombre et la lumière remuent !…