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LES ÉTRANGES NOCES

— Oui, mais c’est vous qui avez donné l’argent à l’agha.

— Possible !… mais cet argent je l’avais pris à La Candeur… je ne l’avais pas pris à la princesse, moi !…

— Aussi, quand elle est venue me le réclamer, j’en ai d’abord parlé à La Candeur qui m’a dit :

« — Je te défends d’en parler à Rouletabille, qui a autre chose à faire que de s’occuper de ta vieille bique… Si elle insiste, qu’il a ajouté, eh bien !… pour qu’elle nous fiche la paix, épouse-la !… »

— Mais c’est très bien, cela, finit par approuver Rouletabille.

— Alors, vous ne me méprisez pas ?

— Pas le moins du monde.

— Vous comprenez, Rouletabille, combien ce serait dur pour moi d’être méprisé par vous, alors que c’est pour vous que je sacrifie en somme ma jeunesse et ma beauté…

— Vous êtes un gentil garçon, Vladimir Pétrovitch… Est-ce que la princesse est encore très riche ?…

— Ah ! monsieur !… elle me reconnaitra un million, devant notaire.

— Fichtre ! un million !…

— Pas un sou de moins ; comme je lui ai dit : c’est à prendre ou à laisser…

— Vous avez raison, Vladimir. Avec un million, on ne vit aux crochets de personne et vous pourrez repayer à la princesse une fourrure.