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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/35

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DE ROULETABILLE
31

— Rappelez-vous, monsieur, ce jour où, à Sofia, en sortant de l’hôtel Vilitchkov, vous nous trouvâtes, La Candeur et moi, enveloppés, à cause du froid, en des vêtements de fortune. La Candeur avait une couverture et moi, monsieur, j’avais une fourrure, une fourrure magnifique, une fourrure que vous avez admirée, monsieur…

— Oui, la fourrure d’une amie à vous, m’avez-vous dit, la fourrure d’une princesse… je me rappelle très bien, fit Rouletabille, qui fronçait terriblement les sourcils… Après ?

Vladimir s’épouvanta tout à fait.

— Oh ! monsieur, s’écria-t-il, vous n’allez pas croire que je l’ai vendue !…

— Ah ! tu ne l’as pas vendue ?…

— Monsieur, pour qui me prenez-vous ?

— Qu’en as-tu donc fait ?

— Remarquez, reprit Vladimir, en clignotant de ses lourdes paupières et en roucoulant de sa plus douce voix, car il se remettait peu à peu et, ayant fait un rapide examen de conscience, il en était sans doute arrivé à se demander pourquoi il avait essayé de dissimuler un acte qui ne lui apparaissait point si répréhensible… Remarquez, monsieur, que j’aurais pu la vendre ! Ne vous récriez pas ! Vous connaissez la princesse ?

— Oui… heu !… je l’ai entr’aperçue…

— Oh ! vous lui avez parlé…

— C’est elle qui m’a parlé… je me rappelle m’être