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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/358

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LES ÉTRANGES NOCES

ches dont il débordait embaumaient déjà toute la salle.

— Ce qu’il y en a !… fit La Candeur… ce qu’il y en a !…

— Et sont-elles belles ! dit Ivana en les prenant à poignées, et en plongeant ses beaux bras dans la moisson parfumée…

— Tiens !… fit-elle tout à coup, je sens quelque chose ? qu’est-ce qu’il y a là ?

Et elle retira vivement sa main.

— Quoi ? demanda Rouletabille, quoi ?

Mais La Candeur avait déjà mis la main dans le coffret et en retirait un sac superbe et très riche comme on en voit chez les grands confiseurs aux temps de Noël et des fêtes.

— Des bonbons !… jeta-t-il… des bonbons de chez Poissier !…

Il allait dénouer lui-même les cordons du sac, quand Ivana le réclama. Il le lui remit et elle y plongea une main qu’elle ôta aussitôt en jetant un cri affreux.

Des clameurs d’horreur firent alors retentir la salle…

Aux doigts d’Ivana était emmêlée une chevelure… et elle secouait cette chevelure sans pouvoir s’en défaire !… Et la chevelure sortit tout entière du sac avec la tête !… une tête hideuse, sanglante, au cou en lambeaux, aux yeux vitreux grands ouverts sur l’épouvante universelle…