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DE ROULETABILLE
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— C’est toi, Ivana qui le fait revenir dans ta pensée malade…

— Après tout, fit-elle, c’est bien possible, mais je ne veux pas rester dans l’obscurité…

Elle tremblait tellement qu’il la ramena dans la chambre aux lumières et comme il voulait lui fermer la bouche avec des baisers, elle l’écarta doucement pour lui parler d’Athanase… Il était consterné…

Elle lui disait qu’elle ne redoutait point les fantômes, mais qu’il fallait craindre Athanase vivant !

— Que ferais-tu, petit Zo, s’il revenait ici, vivant ? s’il venait réellement sur le banc de pierre ?…

— J’irais lui demander ce qu’il nous veut ! répondit Rouletabille.

Mue par un pressentiment sinistre, elle retourna à la fenêtre de la chambre obscure d’où l’on apercevait le banc de pierre et regarda, au dehors, dans la clarté lunaire. Mais elle poussa encore le cri de tout à l’heure !…

— Lui ! lui !… viens ! viens !… c’est lui !…

Il bondit près d’elle et tous deux s’étreignirent, s’accrochant l’un à l’autre… tous deux, le voyaient, le reconnaissaient : Athanase assis sur le banc de pierre dans une immobilité de pierre |

La sueur coulait en gouttes glacées sur leurs fronts hantés de folie.

— C’est une hallucination !… murmura Rouletabille… il ne remue pas… est-ce que tu le vois remuer toi ?… cela n’a rien à faire avec un homme…