Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DE ROULETABILLE
47

d’Athanace, ne pouvait s’empêcher de répéter à Rouletabille :

— Qu’est-ce qu’il prépare ? Ça ne va pas être ordinaire, cette affaire-là ! Le plus fou me paraît Athanase… Regardez, regardez comme il est aimable avec ce vieux Dotchov, qu’il met au centre, à la place d’honneur et cependant il le regarde avec des yeux qui tuent.

Pendant ce temps, on avait allumé les feux et les agneaux étaient préparés à la heidouk, c’est-à-dire avec leur peau, tout entiers, dans les trous chauffés comme un four de boulanger. Et les femmes venues du village, commençaient de danser le choro, au son de la gaïda.

— Tu vois, mon vieux camarade, comme nous sommes gais, disait Ivan le Charron au vieillard Dotchov, lequel, assis à la turque, au centre de la bande, semblait présider à la fête.

— Pourquoi ne tue-t-on point mes cochons ? fit Dotchov ; je les ai fait amener par mes porchers pour qu’ils engraissent la fête.

— C’est Athanase qui ne veut pas, répondit Ivan le Charron. Je lui en ai demandé la raison ; il m’a répondu qu’il ne les trouvait pas encore assez gras pour une fête pareille !…

— Mais de quelle fête, au fond, s’agit-il donc ? demanda encore Dotchov !

— Demande-le à Athanase ! demande-le à Athanase !…