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LES ÉTRANGES NOCES

réjouissant, mais l’âme de La Candeur était au moins aussi désolée. Il continuait de détourner la tête aux plaisanteries de Vladimir, qui prenait un malin plaisir à le taquiner, et il répondait à peine à Rouletabille, à qui il en voulait toujours d’une vertu qui lui coûtait si cher.

Ivana était toujours en tête. Il lui arrivait même de devancer de beaucoup les reporters malgré les incessantes observations de Rouletabille. Sur le coup de midi, elle avait complètement disparu quand les jeunes gens firent halte pour se dégourdir un peu les jambes et « manger un morceau ».

Mlle Vilitchkov est encore partie ! Il va falloir encore courir pour la rattraper ! bougonna Vladimir.

— Oh ! c’est une insupportable petite fille ! déclara La Candeur.

— Qu’est-ce que vous dites ?… s’écria Rouletabille rouge comme un coq.

— Messieurs ! souffla Vladimir, ne nous disputons pas et regardez devant vous !…

Ils regardèrent devant, ils regardèrent derrière, de tous les côtés… Ils virent qu’ils étaient entourés de toutes parts par une bande nouvelle. Cette fois, ce n’étaient pas des pomaks aux discours ironiques qui les encerclaient, mais des soldats irréguliers turcs aux uniformes les plus disparates qu’il se pût imaginer et ces soldats irréguliers les mettaient régulièrement en joue.