Page:Leroux - Mister Flow.djvu/161

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voyageur qui rentre dans un hôtel. C’est beaucoup plus simple, je vous assure, que de travailler dans un couloir de palace… C’est un enfantillage auprès de ce que vous avez fait cette nuit !… Enfin, vous ne serez pas seul ! Bien entendu, je vous accompagne, je vous guide !… Je suis allé avec Archibald, déjà deux fois, voir les collections de Jacob ! vous assure que nous nous amuserons beaucoup tous les deux… Vous verrez comme c’est rigolo ! Une réelle party ! What oh !

— Non, Helena, non !… ne comptez pas sur moi. Ne comptez pas sur moi pour nous faire courir un pareil risque. Vous n’en avez pas le droit. Ce temps-là est passé !… Vous me le diriez vous-même !… Malmenant, vous êtes une lady !… Songez à ce que vous perdriez si…

— N’en parlons plus, Rudy !…

Et elle ne m’en parla plus. Moi non plus. Mais nous oc cessâmes d’y penser. Et, de mon côté, elles n’étaient pas gaies, mes pensées… Elles étaient de deux sortes. D’abord : « Voilà où tu en es ! Au seuil du crime, au vol avec effraction. Encore un petit coup d’épaule d’Helena et tu le franchis. Vas-tu te laisser faire ?… » Ensuite : « Si tu ne te laisses pas faire, tu vas perdre Helena !… » C’est que je l’aimais, cette femme ! Ah ! je l’aimais, mon petit rat d’hôtel en soie noire ! Ma superbe lady !… Oui, mais ! ce qu’elle me demandait là était, comme on dit, un peu « fort de café » pour un avocat, ou tout simplement pour un honnête homme !… Assurément, l’idée du vol dont serait victime cette ignoble crapule de Jacob ne