Page:Leroux - Mister Flow.djvu/168

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arrivons sur les derrières de l’hôtel. Nous n’avons plus rien à craindre du gardien. Une porte de véranda. J’admire Helena. Quelle dextérité ! quel sang-froid ! quelle sûreté de main ! Deux pesées et nous n’avons plus qu’à nous présenter. Nous sommes dans l’hôtel.

— Mon Dieu ! comme c’est simple ! Jamais je ne me serais imaginé que c’était aussi simple que cela ! Heureusement que ça ne se sait pas ! Ceux de la partie ne s’en vantent pas, évidemment, pour ne pas augmenter la concurrence ! Je ne dis pas que c’est un métier de tout repos, mais enfin il y en a de plus dangereux, quoique honnêtes.

Déjà, je suis en train de « plastronner ». C’est que je m’épate moi-même. En vérité, là-bas, aux « Charmilles », quand j’opérais pour rire : eh bien ! je ne riais pas du tout. J’étais profondément ému. J’ai fait du chemin ! Soudain, un geste d’Helena rabat ma superbe. Elle écoute, tout simplement. Aurait-elle entendu quelque chose ?… Elle a sorti sa petite lanterne sourde. La dernière chose que j’ai vue, c’est sa matraque… On doit donner des coups terribles avec ce petit serpent noir de caoutchouc. J’ai entendu dire qu’un coup solide, bien placé, assomme un homme ! On peut tuer avec ça !…

Horreur ! je sens qu’elle me glisse sa matraque dans la main…

Je soupire :

— Helena !…

Stupid boy ! ça n’est pas pour s’en servir, elle me gêne !…