Page:Leroux - Mister Flow.djvu/187

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doute inutiles. L’appartement est inhabité. Une petite boutique en bas, une espèce de comptoir, où, dans la journée, se tient un commis. Par un petit escalier en tire-bouchon, construit ad hoc, on pénètre directement dans l’appartement du premier. Durin avait préparé la clef qui ouvre la porte de la boutique. Cette clef, la voici.

À deux pas, en face dans la rue, un hôtel. Nous descendrons là. De la fenêtre de la chambre, nous guetterons le moment d’opérer. Alors, nous filerons et nous nous glisserons dans la boutique. Rien à faire dans cette boutique. Abraham ne vend pas à l’étalage. Les pièces fameuses dont il dispose sont enfermées dans un coffre-fort au premier : « En vingt minutes, nous l’aurons nettoyé », affirma Helena. Et elle rejeta le dossier et la clef dans le sac.

— Une chose que je ne comprends pas, émet-elle, c’est que Durin (tantôt elle l’appelle Doug, tantôt Durin, pour me faire plaisir, car je n’oublie pas que Doug, diminutif de Douglas, fut le nom de son premier amour), c’est qu’il ait mis sur le dossier « opérer entre midi et deux heures ». Pourquoi en plein jour ? Parce que l’employé est allé déjeuner ? Mais l’employé ne couche pas là ! Nous serons bien plus tranquilles la nuit !

— C’est mon avis ! fis-je. Je me refuse absolument à vous laisser opérer en plein jour !…

— Descendons toujours à l’hôtel ! Nous verrons bien ! Maintenant, Rudy, il s’agit de « la battre » élégamment, oui, de s’en aller sans payer. Je n’ai plus qu’un billet de vingt-cinq louis, j’y