Page:Leroux - Mister Flow.djvu/220

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Je passerai sous silence toutes les gâteries dont je fus l’objet. Ah ! Georgette ! Ah ! Trompette ! Vous ne me laissiez point le temps de regretter la dangereuse lady et ses sauvages amours ! Il y avait tant de choses charmantes dans votre commerce que je m’abandonnai à la quiète volupté de ces heures divines, comme si elles eussent dû être éternelles.

J’avais la journée pour reprendre mes forces et quelque peu mes esprits. Le temps continuait à se maintenir au beau. On ne s’était pas arrêté à Saint-Sébastien. Je soupçonnai Georgette d’y être bien pour quelque chose. Mais je ne me plaignais pas de la prolongation de ce voyage enchanté. La mer nous berçait de son doux murmure (cliché appréciable). Par le hublot, j’aspirais l’air du large où j’apercevais quelque pointe d’Espagne. C’est sur ces entrefaites que j’appris que par un caprice de Sam nous allions remettre le cap sur les eaux de France. On devait s’arrêter à Biarritz. C’est ce que me confia Trompette en me recommandant bien de n’en rien dire à Madame, qui lui avait fait promettre le silence.

Cette bonne Georgette avait certainement peur de me voir lui échapper, si près de terre. Tant est que ce fut elle qui m’en donna l’idée. Dame ! Je ne tenais pas à débarquer au Havre, moi ! Un événement des plus ridicule, mais des plus grave pour ma sécurité devait, dès le lendemain, affermir ma résolution.

Jusque-là, je ne m’étais plaint de rien que de crampes dans les jambes. Vint un soir où je n’y