Page:Leroux - Mister Flow.djvu/223

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coup d’œil vers la lumière de la côte, et je me laissai glisser à la mer…

Une demi-heure plus tard, j’abordai. J’avais pris tout mon temps, et je n’étais pas trop fatigué. Ce bain, en somme, m’avait ragaillardi, et je marchai sur la plage déserte. J’avisai bientôt des cabines de bains, et je résolus d’aller m’y sécher et d’y attendre quelques heures avant de me risquer en ville.

En sortant de là, j’avais mon plan. Il était dans les deux heures du matin. Je me risquai sur le port. Presque tous les établissements étaient fermés. Seul un cabaret était encore ouvert. Deux autos de luxe attendaient devant la porte. Je m’approchai prudemment. Par la porte, j’apercevais deux chauffeurs en bras de chemise, qui jouaient au billard dans la salle du fond. Je portai mon choix sur la première auto qui était pleine de paquets, et aussi parce que le chauffeur avait jeté sur le siège, en descendant, sa livrée blanche et sa casquette. J’attendis une discussion assez animée à propos de deux billes qui se touchaient ou ne se touchaient pas, et je me glissai sur le siège. Le démarrage automatique. Rien n’accroche. Je partis comme le vent. Ah ! la bonne voiture ! Je retiens la marque.

Sans arrêter, je passai l’uniforme de mon collègue, me coiffai de la casquette… et remis en quatrième…

Du bruit, derrière moi. Ce sont mes hommes qui arrivent dans la seconde voiture. J’aurais dû y penser et farfouiller un peu dans le moteur, avant