raire ou trop brutal. J’arrachai trois lettres de potache. Finalement, je lui donnai mon adresse à la Délivrande et je lui dis simplement : « Je t’attends ! »
Le lendemain, je découvris la « villa » de Nathalie et de Clotilde. C’était bien la petite baraque sur la dune qu’elles m’avaient décrite faite de planches et de boîtes de conserves. Plus de coquillages, de moules que de fleurs dans le jardin qui n’était qu’une cour de sable. Mais, en revanche, sur les fils de fer de clôture, beaucoup de linge blanc qui séchait, dont des draps, des serviettes, des maillots de bain.
Cela s’appelait « Nos Délices ». Une fumée odoriférante sortait du tuyau de poêle qui coiffait le toit revêtu de papier goudronné. C’était l’heure du déjeuner. Quand elles m’aperçurent, elles poussèrent les haute cris. Leur accueil, plein de gaieté, me réjouit le cœur et je ne fis point de manière pour partager leur repas.
Elles me firent les honneurs de leur petit domaine avec une grâce touchante. La cabane était divisée en deux. Dans la première pièce, qui servait à la fois de cuisine, de salon, de salle à manger et de chambre à coucher, j’eus quelque peine à trouver la place de mes pas. La seconde était le studio, c’est-à-dire que l’on y trouvait deux tables en bois blanc. Ici, des codes, des livres de lois et des dossiers ; là, une machine à écrire. Nathalie continuait à faire de la copie pendant ses vacances. Hiver comme été, c’est elle qui travaillait pour nourrir sa sœur et lui permettre de continuer tran-