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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/255

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cédente à laquelle lady Skarlett, sans le moindre embarras, donnait son plein assentiment.

— Ce Mr. Prim nous a beaucoup trompés ! prononça-t-elle, avec le léger accent qu’elle ne prenait souvent que par coquetterie. C’est un vilain homme ! A very nasty man ! Il avait été si aimable à Milan ! Nous ne le connaissions pas. Il nous avait été « introduit » dans une soirée chez le général Benito. Il nous rendait beaucoup de petits services. Il nous était bien utile pour le bridge de l’après-midi. Enfin, c’était un ami. Quand je le revis à Deauville, je fus enchantée en vérité et je l’écrivis tout de suite à mon mari. Figurez-vous que je ne pouvais plus m’en débarrasser. Il finissait par me fatiguer. Je ne pourrais pas dire si cet homme était Mister Flow, no, ou un autre, mais c’était un vilain homme et qui avait de mauvais desseins. Je crois bien que c’est lui qui a essayé de voler mes bijoux ! Et puis, il est arrivé sans bagages, sans linge, sans argent. Il m’a raconté une histoire de malles égarées. Cela « résonnait chatouilleux » vraiment ! Je lui ai prêté des effets de sir Archibald et j’allai avec lui en commander d’autres à Rouen. Il mangeait à ma table sans rien payer jamais. Il devait à tout le monde, dans tous les bars et il buvait comme un poisson. Et il jouait. Je supportais ce monsieur à cause de mon mari qui allait revenir et qui serait heureux de le trouver pour l’action-bridge et aussi parce qu’il avait été à peu près convenable avec moi. Mais, à Paris-Plage, il commença à être à la limite, en vérité ! Je voulus repartir tout de suite. Dans l’auto, il a été presque shoking, yes, undecent.