Page:Leroux - Mister Flow.djvu/258

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deux. Déjà, devant moi, ils affichaient l’aventure savoureuse !

À cette idée, ma prostration s’était changée en une rage muette, mais forcenée. Hélas ! je ne pouvais qu’étouffer d’impuissance…

— Vous n’êtes pas souffrant, maître ?

Ces paroles du président me rendirent à moi-même en me faisant entrevoir l’abîme que je côtoyais dans une ivresse de vertige et je m’efforçai de prononcer quelques paroles qui me fissent rentrer dans mon rôle judiciaire. Je n’y réussissais point. On crut que la chaleur m’avait incommodé et le président, hâtivement, termina l’affaire :

— Le sursis est accordé, maître.

Je me levai. J’avais retrouvé des forces pour fuir. Cependant, je ne fus pas peu étonné de la charitable insistance avec laquelle sir Archibald, qui se trouvait près de moi, m’accompagna dans la salle des Pas-Perdus. Il me proposa de me faire reconduire à domicile dans son auto. Je le remerciai en balbutiant des paroles inintelligibles. Mais il me donna sa carte en me priant de venir le voir, le soir même, si je le pouvais, au Cambridge, où il était descendu.

— Et si vous voulez nous faire le plaisir d’accepter à dîner, je vous en serais particulièrement obligé. Je voudrais vous parler de Durin !

Persuadé que je serais parfaitement désagréable à lady Helena en acceptant, je lui promis ma visite.

Lors, Helena sortait de la salle d’audience en causant avec des amies qui l’avaient accompagnée et parmi lesquelles je reconnus Mrs Tennyson.