Page:Leroux - Mister Flow.djvu/264

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Elle m’appelle : « Ne m’abandonne pas ! » Me voilà mon amour !

Et maintenant, assez de lyrisme. Du calme et de la prudence ! Helena m’y invite expressément dans sa dernière lettre. N’a-t-elle pas été toute prudence, elle, depuis que sir Archibald est venu la retrouver, cet été, à Deauville ?

Elle ne voulait pas me reconnaître ! Elle ne m’écrivait pas ! Elle ne reculait pas devant la torture qu’elle m’infligeait : douleur passagère, qui nous sauvait tous les deux, car le temps était revenu alors de l’avocat, du petit avocat dont on allait avoir besoin ! Entre deux hommes comme sir Archibald et Durin, de quelles précaution ne devait-elle pas s’entourer ?

Pauvre Helena ! Quelle vie ! quelle atroce comédie de tous les instants ! Ah ! comme je comprenais qu’elle fût décidée cette fois à tout risquer pour y échapper ! Je l’y aiderai, dussé-je y laisser ma peau ! J’ai le goût du risque, maintenant ! Je ne suis plus un enfant que l’on berne ! Durin l’apprendra à ses dépens ! Dieu que cet affreux Durin m’a fait souffrir !…

Cette nuit noire, c’est l’Écosse. Je descends à Stirling, à l’hôtel des Deux-Couronnes. Je ne puis dormir. Les Skarlett doivent venir me prendre ici demain matin en auto. À sept heures, je suis déjà prêt. Trois heures à perdre, un guide ! Il se présente. Je le suis et il me raconte des histoires que je n’écoute pas, me montre des choses que je ne vois pas.

Quelques phrases me parviennent, cependant :