Page:Leroux - Mister Flow.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que nous allions fuir ! et même j’aurais bien fui tout e suite, et sans elle, malgré mon serment. Comment avais-je été assez bête pour écrire cette lettre ? La nuit était tout à fait tombée. Des valets nous entouraient, guidant nos pas et nous débarrassant, dans la salle des gardes, de nos manteaux trempés

Darling, je vous attends au thé !…

En même temps, Durin apparaissait et me conduisait dans ma chambre. Il ne semblait plus nerveux du tout, mais une singulière détermination avait comme momifié sa dure physionomie. Ah ! ce n’était plus le niais Durin, et nous étions loin des pleurnicheries de l’audience. Du reste, pendant mon court séjour au château, il ne fit jamais allusion au procès et me traita en valet de grand style.

Le thé se passa sans incident. Mrs Tennyson y assistait. Je fus étonné d’entendre sa voix. Ce fut pour dire à Helena qu’en notre absence il y avait eu un gros émoi à l’office. Patrick était remonté tout pâle des sous-sols où il logeait, en prétendant qu’il avait entendu distinctement la plainte de la bandshie. D’autres domestiques firent chorus, affirmant l’avoir entendue, eux aussi, sous la fenêtre de la Dame verte. The Green Lady… Ils faisaient un tel tapage que, finalement, Mrs Tennyson avait dû se fâcher et disperser certe valetaille. J’étais tellement préoccupé de ce qu’Helena m’avait dit que je ne prêtai nulle attention à ces histoires de fantômes et de revenants, qui hantent toutes les cervelles dans les Highlands et sont l’éternel sujet des conversations du bas peuple. J’entendis seulement Helena qui prononçait d’une voix blanche : « Il