Page:Leroux - Mister Flow.djvu/287

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m’a-t-il, moi aussi, « ramené » ici ? Ah ! Helena avait raison ! Helena avait raison !

Le malade continuait, implacable :

— Durin s’en doute, allez. Il s’en doute, puisqu’il a voulu m’empoisonner ! Je vous dis cela entre nous ! tout à fait entre nous ! Vous êtes un homme d’honneur, un avocat à la cour, un homme de loi. On peut avoir confiance en un homme de loi. Vous, je vous ai fait venir pour vous consulter, pour avoir votre avis sur tout ceci. Et pour compléter votre instruction. Écoutez bien, cher monsieur et ami : vous avez cru défendre un brave honnête homme de voleur, mais que diriez-vous si vous aviez défendu un assassin ? Un homme qui avait décide de le devenir ! Enfin quelque chose comme Mister Flow ? Ah ! ceci est entre nous ! tout à fait entre nous, je le répète ! Surtout que sir Philip n’en sache rien ! Mon frère n’avait point le droit de se mêler de cette affaire. Son intervention publique est ma honte. Il s’est dressé contre le chef de la famille ! Mon frère Philip a voulu détruire la famille ! Vous m’avez compris ? Je ne sais pas si vous m’avez compris !

Ah ! si j’avais compris ! mais avais-je tout compris ?… Et lui, avait-il tout compris ? (Mais que dire ? que dire ? puisque je ne pouvais ni défendre, ni attaquer Durin !)

J’eus encore le tort de vouloir m’en tirer avec des paroles banales. Il n’y a pas de paroles banales à des heures pareilles. Non, il n’y en a pas : « Je souhaite, pour votre repos, sir Archibald, que vous vous soyez trompé. Si vous avez des soupçons, il