Page:Leroux - Mister Flow.djvu/315

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semblait complètement devenu idiot. Encore une belle intelligence qui sombrait dans le plus affreux désespoir.

Le dernier crime de Mister Flow était venu encore attester l’innocence de ce faible d’esprit, puisque Durin n’avait pas quitté son service au château, cependant que le clergyman assassin y entrait et en ressortait avec cette audace avec laquelle l’homme aux cent visages s’est créé dans le monde entier une réputation inattaquable…

Durin prit congé et nul ne sut ce qu’il était devenu… si l’on en veut bien excepter celui qui écrit ces lignes… J’avais repris ma place au Palais, ma pauvre petite place. Quelques mois plus tard, j’appris par le courrier mondain, d’un journal de Paris qui avait osé risquer l’indiscrétion que Lady Skarlett, dont le deuil n’avait pas encore pris fin, s’était fiancée dans l’intimité à un gentleman d’origine écossaise venu du Canada tout exprès pour l’épouser, après avoir vu sa photo publiée dans un magazine, et ce fiancé s’appelait : sir Douglas Cherfild !…

Or, moi, Me Antonin Rose, je sais qui est ce Douglas ! Ah ! Helena !… Helena !… Tu l’as retrouvé ton Doug ! Ton Doug et ton collier !… Mais prends garde à certain collier dont ce cher Doug pourrait te faire cadeau, certaine nuit… certaine nuit où les doigts de Douglas caresseraient trop étroitement ton cou nu, trop nu, trop nu… Helena ! Prends garde ! Ne vois-tu pas aux doigts de Doug un collier qui a déjà servi ! Ô veuve d’Archibald !…

Moi aussi j’ai connu tes nuits, Helena ! Tes nuits