tabouret et en allumant un cigare. Diable ! c’est en effet une révolution !… Fumez-vous, monsieur ?
— La pipe ! dit Rouletabille. Si vous permettez !
— Mais je vous en prie… serait-il indiscret de vous demander ce que les Blin vous avaient offert pour…
— Nullement !… 50 000 francs à l’adoption de mes plans et 20 p. 100 sur les bénéfices !…
— Voulez-vous du feu ?…
— Merci, monsieur, j’ai mon briquet…
— Monsieur Talmar, je suis enchanté d’avoir fait votre connaissance…
— Moi aussi, monsieur !…
— Monsieur Talmar, vous ne connaissez pas l’usine Krupp ?
— Non ! Et je le regrette…
— Eh bien ! permettez-moi de vous faire faire un petit tour dans cette usine que vous désirez connaître !… J’ai justement besoin de me rendre ce matin au généralkommando ! ».
Les deux hommes se regardèrent un instant en silence. Ils s’étaient compris.
« Vous permettez que je donne quelques ordres ? Vous parlez l’allemand, à ce que j’ai vu sur votre dossier…
— Oui, monsieur…
— Je vais téléphoner qu’on mette un gardien à votre disposition. C’est le règlement. Vous ne pouvez sortir d’ici sans gardien. Vous m’excuserez… »
Cinq minutes plus tard, ils traversaient tous deux l’usine avec ce gardien derrière eux. L’ingénieur donnait très aimablement des détails à Rouletabille sur tout ce qui se trouvait sur leur chemin. Il parlait de l’usine avec enthousiasme.
« Quant au generalkommando, lui dit-il, c’est une organisation directrice hors ligne affectée tout spécialement à la fonderie et composée d’officiers du génie ou d’artillerie commandés par un général, tous experts dans