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UNE NUIT DANS L’ENFER

mencer à être aussi dur… Oui, on va sortir… on va se promener… paraît qu’il faut se montrer… mercredi, j’ai bien cru être débarrassé de tout…

Oui, répondit l’autre… Nous avons tous cru ici que c’était fini !…

Eh ben ! et là-bas ! la princesse Botosani a dit : elle sera morte demain !…

Et maintenant, elle va tout à fait mieux ! c’est incroyable ce qu’il y a de ressort chez les jeunes femmes ! sans compter que puisqu’ils veulent qu’elles se porte bien, ils ont dû lui coller un élixir pas banal !…

— Donne-moi un peu de tabac, mon vieux Franz, que je fume une dernière pipe avant de rentrer à la maison. »

Rouletabille n’attendit pas davantage. Il connaissait maintenant la raison bien simple pour laquelle il n’avait pas revu Nicole. La fille de Fulber avait été très malade après la scène de l’entrevue avec Serge Kaniewsky, si malade qu’on avait dû la conduire tout de suite dans un hôpital ou tout au moins dans une maison de secours où la princesse Botosani, en ce moment à l’Essener-Hof avec Vladimir, avait eu l’occasion, sans doute, de lui donner quelque soin… car, en raison de son cosmopolitisme bien connu, cette charmante femme devait avoir autant de plaisir à revêtir le costume d’infirmière en Allemagne qu’à Paris. Maintenant, Nicole allait beaucoup mieux, ce qui n’avait rien d’étonnant, ses faiblesses étant le plus souvent le résultat d’un état moral qui pouvait se transformer du jour au lendemain.

Assez content de ce qu’il venait d’apprendre, le reporter retourna à son échelle, la redescendit, constata qu’il n’y avait plus aucune apparition à la fenêtre de Nicole et que la veilleuse de sa chambre n’avait pas été rallumée ; puis il se laissa glisser sur les montants et tomba dans les bras de La Candeur qui lui dit :

« Je ne vivais plus !… Voilà deux fois qu’un grand diable de sergent-pompier passe par ici en me regardant drôlement. La seconde fois, il m’a adressé la parole ! Tu