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LE DEJEUNER DES FIANÇAILLES

d’autres passerelles… Au coin de l’une d’elles, il se croisa avec un pompier qui semblait faire une tournée d’inspection, et qui prit le temps de lui dire rapidement en passant : Les promenades vont reprendre, soulevez le couvercle du pupitre, près du carreau de la porte B, et regardez le buvard dans la glace !


XVIII

LE DÉJEUNER DES FIANÇAILLES

Le déjeuner des fiançailles d’Helena Hans ne devait pas être seulement l’occasion d’une petite fête de famille.

Rouletabille avait compris depuis longtemps, en prêtant une oreille attentive aux conversations d’Helena et de Richter, que l’Empereur tenait beaucoup à ce que ce repas de gala, présidé par le général von Berg, figurât comme un épisode important dans la tragi-comédie de chantage qu’il était décidé à jouer à la face du monde, avec la Titania dans la coulisse. Il s’agissait d’y montrer la fille de l’inventeur en liberté, traitée en amie par la fille de Hans et de faire tomber du même coup les histoires de torture qui commençaient à courir les milieux diplomatiques et qui avaient déjà trouvé de l’écho dans certaines feuilles socialistes de Hollande.

C’est également dans le même esprit que Guillaume avait tenu à exhiber à son cortège de journalistes, lors de la fameuse visite nocturne à l’usine, un Fulber occupé à des travaux scientifiques. Quant aux clameurs de l’inventeur relatives aux mauvais traitements qu’aurait eu à subir Nicole, la présence de la jeune fille au déjeuner de gala devait leur ôter toute signification, et, d’autre part, on disposait de trop de moyens décisifs sur la personne