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ROULETABILLE CHEZ KRUPP

Il avait donné l’adresse de la rue des Saussaies… l’adresse de la Sûreté générale.

Mais quand il arriva là-bas, il vit, d’une autre auto, sauter Vladimir et La Candeur, et descendre derrière eux Fulber et Serge.

« Nous ne te quitterons pas encore !… disait La Candeur… Nous leur avons fait comprendre que si tu nous quittais comme ça, c’est qu’il te restait encore un espoir !…

Aucun ! jeta Rouletabille… aucun !… c’est fini !… Je viens ici rendre compte de ma mission… J’ai réussi à sauver Paris, mais je n’ai pas réussi à sauver Nicole ! »

Et il traversa la cour en hâte, gravit l’escalier… les autres suivaient…

Maintenant, ils avaient cette habitude de le suivre en nourrissant toujours, au fond d’eux-mêmes, un espoir impossible…

Or, comme ils arrivaient tous dans le vestibule du chef de la Sûreté générale, ils aperçurent, à côté d’un homme qu’ils ne connaissaient pas, Nicole et Mme Fulber !…

Nous renonçons à décrire la scène qui s’ensuivit, les cris, les pleurs de joie, le délire de cette réunion imprévue !…

« C’est donc vous qui nous poursuiviez, fit l’homme inconnu et qui se fit connaître tout de suite, et qui n’était autre que M. Lixhe !… Et moi qui croyais avoir affaire à des espions boches !… »

À ce tumulte joyeux, la porte s’ouvrit et alors, dans le salon du chef de la Sûreté, Rouletabille aperçut son directeur et tous ces messieurs du fameux conseil secret !… Ils étaient réunis là pour prendre une décision qui allait peut-être conseiller aux Parisiens d’abandonner la capitale devant le péril pressant de la Titania.

Rouletabille s’avança alors et, présentant à ces messieurs Fulber, Serge et Nicole, s’écria :