nous envisagerons toute la vérité avec courage. Pouvez-vous nous dire comment vous êtes arrivé, en ce qui vous concerne, à une conclusion aussi nette… et aussi… redoutable ?…
— Il y a des chaoses que jé peux dire sur cette machinerie et des chaoses que je ne peux pas dire, no !…
— Dites-nous donc tout ce que vous pouvez dire, mister Cromer !
— All right ! Je veux d’abord dire que j’ai reçou Théodore Foulber avec lé respect qué l’on doit à oune vieil savant malhoureux et qui s’est si fort distingué dans la partie médicinale de radium ! Et, tout de souite, quand il m’a dit il avait inventé oune machine pour détrouire Berline, jé loui dis alors que cela n’était pas dans sa manière médicinale ! Et il m’a répondou cela était dans sa manière médicinale, parcé qué son machinerie en détrouisant Berline touait lé mal sur la terre !… »
Malgré la difficulté que Mr Cromer avait à s’exprimer et l’effort que ses auditeurs devaient soutenir pour le suivre dans sa narration, l’intérêt de celle-ci était tel qu’il n’y eut de place ni pour une interruption, ni pour un sourire.
Mr Cromer raconta que Fulber était venu le trouver avec ses plans. Après deux jours d’explication, Cromer était convaincu. Il n’était point cependant en possession du secret final qui assurait le fonctionnement mathématique du formidable appareil, mais Fulber n’avait pas hésité à confier à un allié de la valeur scientifique et morale de Mr Cromer le principal du secret de l’explosif nouveau dont était chargée la torpille et qui servait également à sa propulsion.
Enfin, la nouveauté de la disposition des turbines, des hélices de suspension et des hélices de direction et d’un certain gouvernail « compensé spécial à ailerons », lequel gouvernail avait pour fonction de ramener l’engin automatiquement dans la ligne tracée idéalement entre le point de départ et le point d’arrivée, et cela en dépit