Page:Leroux - Rouletabille chez Krupp, 1944.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
25
UNE TORPILLE GÉANTE

bois, les bêtes à cornes, les moutons, tout était calciné, tout était mort !… Ils marchaient sur un immense rocher noir !

Devant ce résultat effroyable, Théodore Fulber s’était frotté les mains…

« Comment voulez-vous, avait-il dit, que quelque chose résiste à ma thermite ? Elle explose à la température de 10 000 degrés !… Avec ma thermite et ma Titania, c’est la fin de la guerre ! »

Et ce vieillard s’était pris à danser de joie comme un enfant, sur les ruines fumantes qu’il avait faites !

Mr Cromer, pour rendre l’aspect dantesque sous lequel lui était apparu ce coin de la terre sacrifié au génie de la destruction, avait trouvé des termes si évocateurs dans leur rugosité, que ses auditeurs ne purent se défendre à nouveau de ce frisson qui devait correspondre avec une certaine idée qu’ils avaient, mais que Rouletabille n’était pas encore parvenu à préciser. En effet, on ne voyait encore rien, dans tout cela, qui menaçât Paris.

Le reporter devait être bientôt renseigné.

Les quelques phrases suivantes prononcées avec une émotion particulière par Mr Cromer mirent définitivement Rouletabille sur la voie redoutable où il allait peut-être laisser son intelligence et ses os.

« Le soar même de cette terribeule expérience, nous sommes revenons tous ensemble à l’île Man, bien contents, en vérity ! Et nous avons dîné et nous avons fêté le expérience avec le champagne. Or, voilà qué lé lendemain matin, Théodore Foulber ne était pas au rendez-vous avec moa dans les ateliers. No ! Jé pensé il est malade lé pauvre homme à cause du champagne… Et jé souis allé a sa petite maison de l’île Man. Et j’ai trouvé son femme évanouie et attachée sur le lit et la bouche bouchée avec le mouchoir !… Et je n’ai pas trouvé Foulber ni miss Foulber, et je n’ai pas trouvé le Polonais fiancé non plous ! et dans lé bureau particulier à Foulber