nouveau trinitrotoluol qui n’était pas loin d’avoir toutes les qualités de sa thermite.
« Là n’était pas le danger. Ce que Fulber redoutait, pardessus tout, c’était le moment où les Boches s’apercevraient que Kaniewsky les avait trompés quant aux chiffres relatifs à la machinerie secrète de la torpille, ce qui ne manquerait point d’arriver d’ici quatre ou cinq mois.
« Kaniewsky, évidemment, avait voulu gagner du temps. Peut-être avait-il espéré que la guerre, dans les cinq mois, aurait pris fin, ou tout au moins qu’un événement heureux viendrait sauver les captifs de l’épouvantable situation dans laquelle ils se trouvaient… Mais ce que savait bien Fulber, c’est que Kaniewsky était incapable de voir souffrir Nicole !
« Là était le sujet de l’incessant tourment de l’inventeur, ce qui l’empêchait de dormir « ce qui lui donnait l’air d’un fou ! » me confia Malet.
« — Chaque minute qui passe, avait râlé Fulber, nous rapproche inévitablement du terme fatal ! Une imprudence de Kaniewsky peut encore précipiter les choses ! La raison de Kaniewsky n’est pas solide depuis qu’il sait qu’ils peuvent faire périr Nicole ! La mienne aussi chancelle à cette idée… Mais, en ce qui me concerne, je suis sûr que je leur résisterai ; pas un mot ne sortira de ma bouche, pas un chiffre de ma plume ; tandis qu’avec Kaniewsky, tout est à craindre… Avec lui, ils peuvent tout avoir s’ils savent s’y prendre !… Il faut se rappeler que cet homme a vécu des années avec la seule pensée de la ruine et de la mort du monde !… Il ne faut pas oublier non plus que Paris lui a été aussi cruel que Moscou et Pétersbourg… et qu’il ne s’est échappé des cachots de Schlusselbourg que pour retrouver les caveaux de la Conciergerie !… Enfin, c’est un homme qui brûlerait sans hésitation le genre humain pour éviter un bobo à ma fille !
« Malet, ce jour-là, m’apprit encore qu’on avait complètement séparé Fulber de Kaniewsky, lequel avait été