Page:Leroux - Sur mon chemin.djvu/17

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BEAUX MASQUES !


Il est plaisant que mes amis ne me trouvent point d’une beauté régulière ; je ne m’occupe pas de savoir comment ils ont le nez fait et je leur souhaite seulement d’avoir comme moi l’oreille des dames, quand ils vont au bal de l’Opéra. J’en reviens. J’ai eu un succès fou.

À la bonne heure ! Voilà un vrai « bal de l’Opéra », et je crois bien que nous revenons du coup aux saines traditions. J’ai vu quelques bals, ces dix dernières années, à l’Académie nationale de musique. Ils étaient remarquables par le tapage qu’on y menait et la mauvaise tenue de tout le monde, passé deux heures du matin. Je vous assure que cela allait jusqu’à l’indécence et que j’en ai bien souffert. Les dames était outrageusement décolletées et ces messieurs ne se gênaient guère pour en profiter. Ils les embrassaient tout de go, sur les épaules, ce qui n’était point drôle, mais bestial et sans mystère. Car le