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NOS BONS JURÉS


Je vous ai dit, ici même, tout le bien que je pensais de nos juges. Soyez persuadés que nos jurés les valent. Ces deux figures de la justice humaine me sont également sympathiques et je serais un sot de garder quelque rancune à ces magistrats de passage, de la contradiction répétée de leurs verdicts et de l’absurdité apparente de quelques-unes de leurs décisions. Comme pour les juges inamovibles, le oui qui condamne et le non qui acquitte sont toujours prononcés « en conscience » (avec cette différence que pour les jurés la loi exige qu’ils mettent leur main droite par dessus).

Et d’abord, qui est-ce qui est juré ? C’est vous, c’est moi, et nous savons bien que nous sommes d’honnêtes gens. On aurait tort de nous reprocher de passer quelquefois à côté de l’équité, de nous montrer pour celui-ci plus dur qu’il ne faut et pour celui-là plus clément qu’il ne convient.