position n’est nullement favorable au prévenu, auquel ils reprochent d’user de viande avariée…
— Si encore ça avait été du bon cheval ! dit l’un d’eux.
— Oui, renchérit le président, c’était du cheval de fiacre !
— Messieurs, réplique avec dignité le prévenu, les chevaux sont visités !
Un inspecteur ajoute :
— J’ai même trouvé chez M. Person du flambard. Oui, messieurs, il se servait de flambard !
Le président se fait expliquer ce que c’est que du flambard.
Le substitut du procureur se lève et lit cette définition, puisée dans le Larousse :
« Saindoux provenant de la cuisson des viandes des charcutiers ; graisse que le charcutier recueille à la surface de l’eau dans laquelle il fait cuire la viande de porc. »
Le président est arrivé au bout de ses stupéfactions. Il les résume toutes par ces paroles menaçantes :
— Ah ! vous usiez de flambard !
Le flambard ne portera pas bonheur au spécialiste alimentaire, et le tribunal, après une délibération nullement orageuse, condamne M. Person non seulement à cinquante affichages du jugement, à sa publication dans le Petit Journal et dans le Petit Parisien, non seulement à une