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SUR MON CHEMIN

cend, s’appuyant sur une canne et gagnant sa place, non sans souffrance apparente.

Quand tout le monde est entré, Me Hornbostel traverse l’hémicycle et sort. Me Hornbostel est le défenseur de M. Baillière ; il fut l’avocat d’Émile Henry, qui mourut sur l’échafaud. C’est une figure connue, depuis, au Palais. Hier, tout le monde remarquait qu’il s’était fait couper la barbe.

Malgré l’absence de Me Hornbostel, on procède à l’appel nominal des juges. M. Joseph Fabre répond à l’appel de son nom. La présence du sénateur, absent lors de la première audience où la procédure d’instruction fut décidée, soulève un incident.

Ne sont point là : MM. Bernard Lavergne, Levrey, Mercier, Pénicaud, Théophile Roussel, de Vernianc, Allemand (Haute-Loire), Marcel Barthe, Bayol, Berthier, colonel de Chadois, Constant, Danelle-Bernadin, Deschanel, Dulac, Folliet, Hérisson, Huon de Penanster, Jacques Hébrard, Roger, Cornil.

Au moment précis où l’on va procéder à l’interrogatoire d’identité des accusés, Me Hornbostel revient et retraverse l’hémicycle. On remarque qu’il sourit.

Les accusés sont placés dans une tranche de la travée de droite, sur des banquettes enfermées dans un trapèze bordé d’une haie de gardes républicaines.

M. Fallières demande d’une voix forte à M. Buf-