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Page:Leroux - Sur mon chemin.djvu/276

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SUR MON CHEMIN

au comité et donnent cent sous, qui leur seront rendus après les fêtes ; moyennant quoi, on leur distribuera un costume. Mais comment les reconnaître au moment de la distribution des oripeaux ? C’est ici que la chose devient ingénieuse. Quelques étudiants sont préposés au timbrage. On timbre ces dames sur la peau. Il paraît que ce n’est pas toujours celle des bras. Ça, c’est leur affaire, et je n’aurais garde de les en blâmer. M. Bérenger est là pour un coup.

Mais, comme on le voit, qu’ils manifestent de la joie ou de la colère, ils ne perdent jamais le nord.

Un événement qui a eu une influence colossale au quartier Latin et qui a contribué plus que tout autre chose à faire de ces jeunes esprits des amis de l’ordre, de la pondération, de la modération, du règlement et de la hiérarchie, c’est la fondation de l’A.

L’A. G. D. E. (pour les profanes, l’Association générale des étudiants) fut tout de suite une vaste machine, admirablement administrée, partagée en petites cases, avec des bureaux, des divisions, des sections, des comités. Ces sections se réunissaient dans ces bureaux et adressaient des pétitions à ces comités. C’était beau comme tout. On pouvait déjà se croire quelqu’un pour peu que l’on fût le secrétaire, ou le trésorier, ou le vice-président de l’une de ces sections. Quand on atteignait la présidence, on pouvait s’estimer un personnage. On en était un. Puis l’on faisait partie