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EN LOGE

viennent, et cette mesure ne va-t-elle pas jusqu’à, faire « fouiller » les logistes par les gardiens ? Les élèves sont donc laissés entièrement à leur pensée ou à leur génie, s’ils en ont.

Eh bien ! si vous croyez cela, permettez-moi de vous déclarer « qu’elle est bien bonne ! » Assistez avec moi à la chose.

On emménageait donc, hier. Chacun des dix logistes prenait possession de sa loge, une boîte de quatre mètres environ sur cinq, munie d’une fenêtre et d’un poêle, vu la rigueur de la saison et le décolletage des modèles. La fenêtre est assez élevée au-dessus du sol pour que la communication avec celui-ci ne se puisse établir qu’à l’aide d’une échelle à incendie. Là-dedans, l’artiste apporte une paillasse, ses chevalets, les ustensiles nécessaires à la confection de l’œuvre future. Le tout est consciencieusement visité.

Ces loges sont identiques. Rien ne les distingue. Seulement les unes sont plus célèbres que d’autres, à côté, parce qu’elles ont vu passer des prix de Rome qui « ont réussi ». Henri Regnault est sorti de là pour aboutir à Buzenval et dans la cour de l’École, la cour du Mûrier, où une Renommée de marbre lui tend une palme d’or. Aimé Morot aussi, et Luc-Olivier Merson, et Friant, et quelques autres ; je ne parle que des premiers prix et passe sous silence ceux qui, comme Dagnan-Bouveret, n’ont jamais pu décrocher la timbale. J’allais oublier ce premier prix de Rome que fut Besnard, lequel a, depuis,