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NOS ÉTOILES

clairon ou crécelle, de leur voix ? Enlevez la perruque actuelle de Brasseur, et, aussitôt : Labosse == Costard. Ne vous faut-il point compter avec les grimaces de Germain ? Qu’il joue Champignol ou la Dame de chez Maxim, allez, c’est la même chose. Du reste, c’est le même auteur, le même acteur. En civil ou en militaire, c’est le même singe. Encore celui-là amuse-t-il.

L’auteur se plaint de ce qu’il n’y ait plus que des vedettes ; mais là où il est vraiment à plaindre, c’est quand il a affaire au ménage. Alors, c’est terrible. Couple marié ou couple d’amants, la pièce doit être faite pour le couple, et la difficulté devient double ; Elle triple, dans le cas du mari, de la femme et de l’amant, car les ménages à trois se voient au théâtre comme à la ville.

L’auteur ne doit pas seulement compter avec le talent de l’acteur ; il doit encore compter avec sa moustache, quand il en a. Je pourrais citer le fait qui s’est produit, tout dernièrement, d’une répétition générale retardée et d’un principal interprète en délicatesse avec l’auteur, parce que l’interprète tenait à sa moustache et que l’auteur n’y tenait pas. La moustache a fini par tomber, mais il y a eu du tirage.

— Je ne suis plus moi ! s’écria l’acteur.

Tout est là ; ils veulent être eux. Au fond, ils ont peut-être raison ; quand ils ne sont plus eux, ils sont encore plus insupportables. Ainsi quand Coquelin a voulu se passer le luxe de cesser d’être Coquelin pour devenir Napoléon. Il n’y est pas