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LE POTEAU DU SUPPLICE


Tout arrive. Je suis allé hier à l’Académie, où M. Costa de Beauregard recevait M. Lavedan, successeur de Meilhac. J’y retournerai, car je ne connais point d’endroit où l’on s’amuse plus que sous cette coupole. Je n’étais pas curieux du discours de M. Lavedan dont je sais l’esprit et la manière pour être allé quelquefois au théâtre ; mais je me dirigeai vers l’Institut, uniquement poussé par l’ardent désir d’entendre quelque chose de M. Costa de Beauregard, ce quelque chose passant généralement pour être une sorte de début de cet aimable immortel dans la littérature.

J’étais un triple niais, et, comme l’homme des champs, j’ignorais mon bonheur ; car, me promettant la joie un peu monotone que dégage la parole académique, voilà que j’éprouvai là-bas les émotions les plus intenses, devant un spec-