Page:Leroux - Une histoire épouvantable, paru dans l'Excelsior du 29 janvier au 3 février 1911.djvu/24

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y avait quelque chose de terrible encore à expliquer… et que tout le reste, qui m’avait étonné, ne comptait pas.

» Sur ces entrefaites, Mme Gérard Beauvisage ne tarda pas à arriver, suivie de son mari. Le couple fut accueilli par des cris de joie. Les petits crochets leur adressèrent un « ban » infernal. J’en étais tout étourdi. Puis on me présenta. Il y avait des culs-de-jatte partout… sur la table, sur des chaises, sur des sellettes, à la place de potiches absentes, sur une desserte. L’un d’eux se tenait comme un bouddha dans sa niche sur la planche d’un buffet. Et tous me tendirent leur crochet bien poliment. Ils paraissaient pour la plupart des gens très bien… avec des titres et des particules, mais je sus plus tard qu’on m’avait donné de faux noms pour des raisons que l’on comprendra. Lord Wilmore était celui qui se tenait certainement le mieux, avec sa belle barbe dorée et sa belle moustache dans laquelle il passait tout le temps son crochet. Il ne sautait point de meuble en meuble comme les autres et n’avait point l’air de s’envoler des murs comme une grosse chauve-souris.