comme il suit, après de longues recherches, le revenu annuel d’une famille agricole depuis un siècle[1].
Années. | Prix de journée moyen d’un homme |
Revenu annuel d’une famille |
fr. | fr. | |
— | — | — |
1780 | 0,50 | 180 |
1788 | 0,60 | 200 |
1813 | 1,05 | 400 |
1840 | 1,30 | 500 |
1852 | 1,42 | 550 |
1862 | 1,85 | 720 |
1872 | 2,00 | 800 |
Les salaires agricoles seraient donc en moyenne quatre fois plus élevés qu’en 1788, ils auraient augmenté de 300 p. 100 ; or, le revenu net de la propriété rurale en France, ce qui constitue le fermage ou ce qui y correspond, représente 1,200 millions en 1790 et il monte à 2 milliards 750 millions maintenant. Ce n’est que 140 p. 100 d’augmentation. L’accroissement des salaires agricoles a été ainsi deux fois et quart plus considérable que celui de l’ensemble du revenu net des propriétés. Si l’on se borne à examiner les trente dernières années, on constate que de 1851 à 1874, le taux des salaires agricoles s’est élevé de 45 p. 100 ; c’est à peu près la même proportion que celle de l’accroissement du revenu net de l’ensemble de la propriété rurale, ce revenu étant passé de 1,900 millions à 2 milliards 750 millions, mais il ne faut pas oublier que la plus grande partie, si ce n’est la totalité, de la plus-value du revenu net rural dans cette période représente seulement l’intérêt des capitaux consacrés aux améliorations agricoles, drainages, irrigations, constructions, clôtures, plantations, etc. Si l’on déduisait, comme on doit le faire, de l’augmentation du revenu net des propriétés l’intérêt de toutes les sommes ainsi immobilisées en améliorations, on trouverait que la progression des salaires agricoles est depuis 1852 double ou triple, peut-être décuple, de la progression spontanée du revenu net des propriétés rurales.
- ↑ Économiste français du 8 janvier 1876, p. 37.